L’ambiance est tendue à l’Université de Douala. Le ton est monté à l’Université de Douala. Dans un communiqué daté du 21 octobre 2024, le recteur, Pr Magloire Ondoa, a clairement haussé le ton : 80 enseignants, absents de leurs postes, ont désormais 15 jours pour revenir sous peine de sanctions.
Cette mise en garde ne tombe pas du ciel. Depuis le 16 octobre, le climat est tendu : le Syndicat national des enseignants du supérieur (SYNES) a lancé une grève. Les enseignants réclament toujours le paiement complet des primes de modernisation promises. Le principal point de blocage ? Le paiement partiel des primes de modernisation de la recherche, dont les deuxième et troisième tranches sont toujours attendues par près de 250 enseignants.
“On en a assez des promesses non tenues”, confie un enseignant sous couvert d’anonymat. “Certains de mes collègues ont déjà plié bagage. Le Canada, la Belgique, n’importe où… juste pour retrouver un minimum de respect et de stabilité.”
Derrière ce mouvement de contestation, c’est tout le système de l’enseignement supérieur camerounais qui expose ses failles : des salaires souvent trop bas, un manque criant de moyens, et des salles de cours parfois dans un état déplorable. “Comment voulez-vous qu’on motive les jeunes avec si peu ?”, lâche, amer, un professeur.
En effet, selon plusieurs sources internes, des enseignants auraient quitté le Cameroun, notamment pour le Canada, en quête de meilleures conditions de travail. Un phénomène qui commence à inquiéter les autorités universitaires.
Dans son communiqué, le Pr Ondoa insiste : il faut garantir la continuité des cours pour éviter une paralysie totale du calendrier académique. Mais il reste ferme : passé le délai de 15 jours, des mesures disciplinaires seront prises.
Pour l’instant, les enseignants grévistes ne lâchent rien. La balle est désormais dans leur camp : accepter de reprendre le chemin des amphithéâtres ou risquer d’être radiés. L’avenir de l’Université de Douala se joue peut-être dans les prochains jours.