Cameroun : Le monde du tennis pleure la disparition de Joseph Oyebog, légende et bâtisseur
La grande famille du tennis camerounais est en deuil. Joseph Oyebog, figure emblématique de la petite balle jaune, s’est éteint ce mercredi 28 mai 2025 à Douala, à l’âge de 54 ans, des suites d’une maladie. Sa disparition marque la fin d’une époque, celle d’un pionnier passionné et profondément engagé pour l’essor du tennis au Cameroun et en Afrique.
Premier Camerounais à intégrer le prestigieux classement ATP, plusieurs fois champion du Cameroun et d’Afrique, Joseph Oyebog restera à jamais gravé dans les mémoires comme l’un des plus grands ambassadeurs du tennis africain. Son parcours exceptionnel, ponctué de succès et de sacrifices, inspire aujourd’hui encore des générations entières de jeunes sportifs.
Un destin forgé par le talent, nourri par la passion
Né avec une raquette dans le cœur, Joseph Oyebog s’est rapidement illustré sur les courts nationaux, accumulant victoires et reconnaissance. Son talent précoce lui ouvre les portes de l’international grâce à une bourse octroyée par la SONARA, qui lui permet de s’envoler pour les États-Unis, berceau du tennis mondial. Là-bas, il peaufine son jeu, gravit les échelons, et devient sparring partner des légendaires sœurs Williams, Serena et Venus – un privilège rare, qui atteste du niveau d’excellence qu’il avait atteint.
Mais au sommet de sa carrière, Joseph Oyebog n’a jamais oublié ses racines. Convaincu que le sport pouvait changer des vies, il choisit de redonner au pays ce que le tennis lui avait offert.
Une académie, un héritage
En véritable visionnaire, il fonde l’Oyebog Tennis Academy (OTA), une structure unique au Cameroun, dédiée à la détection et à la formation de jeunes talents. Grâce à son leadership, des centaines d’enfants issus de tous les horizons ont pu rêver, s’entraîner et parfois s’envoler vers de nouveaux horizons. L’académie, plus qu’un centre sportif, est devenue un lieu d’espoir, de discipline et de transformation sociale.
Joseph Oyebog ne formait pas seulement des joueurs, il formait des citoyens, des modèles, des porteurs de valeurs. Son engagement allait bien au-delà des terrains : il croyait au pouvoir éducatif du sport, à son rôle dans l’émancipation de la jeunesse et dans la construction d’un avenir meilleur.
Une légende, un père, un bâtisseur
Au-delà de l’athlète, c’est l’homme, le père, le mentor qui laisse aujourd’hui un vide immense. Joseph Oyebog laisse derrière lui son épouse Nathalie, ainsi que leurs quatre enfants : Junior, Lucy, Leigh et John, qui perpétuent déjà la flamme paternelle sur les courts.
Son départ bouleverse la communauté tennistique, mais son œuvre reste vivante, dans les cœurs, les esprits et les trajectoires qu’il a su influencer. Il restera pour toujours le symbole d’un rêve devenu réalité, et d’un homme qui a su lier la performance à l’humilité, le sport à l’humanité.