La nouvelle a secoué tout Yaoundé, et bien au-delà. Kevin, un jeune du quartier, a trouvé la mort en tentant de traverser la Méditerranée pour rejoindre l’Europe. Une traversée de tous les dangers.
Des vidéos insoutenables ont vite tourné sur les téléphones : on y voit ses compagnons, en larmes, forcer les vagues pour l’ensevelir en pleine mer. “Il n’a pas tenu… il n’a pas tenu…”, murmure un jeune homme, à bout de souffle, qu’on entend à peine dans le bruit du vent et des vagues.
Pour beaucoup, ces images restent en tête. Elles rappellent de façon brutale ce que vivent des centaines, des milliers de migrants qui prennent tous les risques pour fuir la misère et tenter leur chance ailleurs.
Un rêve qui s’est noyé
Kevin n’était pas un aventurier insouciant. À Yaoundé, il travaillait comme mécanicien. Pendant des années, il a économisé franc par franc, nourrissant l’espoir d’offrir une vie plus digne à sa famille. Comme tant d’autres, il a cru à cette échappatoire vers un avenir meilleur. Mais la mer, une fois encore, a brisé ce rêve au large des côtes.
Aujourd’hui, son nom vient tristement s’ajouter à la longue liste des jeunes Africains engloutis dans l’anonymat des flots, fuyant pauvreté et désespoir au péril de leur vie.
Un appel urgent à agir
Le drame de Kevin fait une fois de plus éclater au grand jour l’urgence de repenser nos politiques. Combien de jeunes faudra-t-il encore perdre avant d’agir ?
Pour que d’autres Kevin ne sombrent pas à leur tour, il devient impératif :
d’offrir des perspectives d’emploi et de formation aux jeunes sur le continent ;
d’intensifier les campagnes d’information sur les dangers de la migration clandestine ;
de protéger les migrants contre les réseaux criminels sans scrupules qui exploitent leur détresse.
L’Europe ne peut pas rester la seule option. Le destin de Kevin doit nous réveiller. Il doit servir d’électrochoc pour que d’autres jeunes ne voient plus leur avenir englouti dans cette mer impitoyable.