Juillet 2025 aura été un mois un peu plus léger pour les bananeraies du Haut Penja. La Société des Plantations du Haut Penja (PHP), habituée à dominer le classement comme une star incontestée, a vu ses exportations reculer de 10 % ce mois-ci : 10 208 tonnes expédiées contre 11 229 l’année précédente. Une baisse de plus d’un millier de tonnes qui, dans le monde très mesuré de la banane, fait un peu grincer les balances.
Mais voilà la belle surprise : le secteur dans son ensemble n’a pas fléchi. Au contraire ! Grâce à l’élan de ses autres acteurs, le Cameroun a même exporté 8,4 % de bananes en plus en juillet 2025 qu’à la même période en 2024 — passant de 15 057 à 16 437 tonnes. Autrement dit, pendant que le géant ralentissait un peu le pas, les autres ont accéléré… et le pays en a profité.
La CDC, locomotive publique en pleine forme
En tête de ce mouvement de rattrapage, on retrouve la CDC (Cameroon Development Corporation), ce géant agro-industriel public, deuxième employeur du pays après la Fonction publique. En juillet 2025, ses exportations de bananes ont littéralement bondi de 46,8 %, passant de 1 831 à 3 443 tonnes. Une performance impressionnante, qui montre que l’entreprise publique, souvent critiquée par le passé, sait aussi se réinventer et saisir les opportunités.
La CDBM, la jeune pousse qui monte
Autre bonne nouvelle : la Compagnie des Bananes de Mondoni (CDBM), filiale du même groupe français Compagnie Fruitière que PHP, continue de s’imposer comme une force montante. Lancée il y a à peine deux ans, elle a déjà gravi les échelons pour devenir le troisième exportateur national. En juillet 2025, elle a expédié 1 685 tonnes, soit 41,8 % de plus qu’en 2024. On dirait bien que, dans la famille banane, la relève est assurée !
Et même Boh Plantations suit le rythme
Quant à Boh Plantations PLC, désormais quatrième du classement, elle n’a pas été en reste : ses exportations ont progressé de 7,7 %, atteignant 1 101 tonnes. Pas de quoi faire la une des journaux, certes, mais un signe encourageant de stabilité dans un secteur souvent secoué par les aléas climatiques, logistiques ou commerciaux.
La banane, fruit d’or du Cameroun
Il ne faut pas l’oublier : la banane n’est pas qu’un simple fruit jaune dans les corbeilles des supermarchés européens. C’est l’un des piliers de l’économie d’exportation du Cameroun. En 2023 seulement, le pays a vendu pour 42,9 milliards de FCFA de bananes aux membres du G7 — ce club très fermé des nations les plus industrialisées. Et l’Union européenne reste, de loin, son principal débouché.
Alors, même si PHP a connu un petit coup de mou en juillet, le tableau d’ensemble reste plutôt vert (ou jaune, selon le stade de maturité !). La diversification des acteurs, la montée en puissance de la CDC, l’audace des nouveaux venus comme la CDBM… tout cela dessine un secteur plus résilient, plus compétitif, et surtout, plus collectif.
Parce qu’au fond, une banane ne se vend pas seule : elle a besoin de mains pour la cultiver, de routes pour la transporter, et de partenaires pour la valoriser. Et ce mois-ci, malgré un faux pas du leader, le Cameroun a montré qu’il savait avancer… ensemble, une banane à la fois. 🍌✨