Bonne nouvelle pour les amoureux du « made in Cameroon » : le pays vient de signer sa meilleure performance en exportations agroalimentaires depuis 2019 ! Selon le tout récent rapport des Comptes nationaux 2024 publié par l’Institut national de la statistique (INS), les recettes tirées de la vente à l’étranger de produits agroalimentaires ont atteint 532,2 milliards de FCFA l’année dernière. C’est non seulement un record sur six ans, mais aussi le double de ce qu’elles étaient en 2019 (276,6 milliards).
Et ce n’est pas tout : depuis 2021, ces recettes n’ont cessé de grimper, franchissant allègrement les paliers des 300, 350, puis 400 milliards. On sent bien que quelque chose est en train de bouger dans les usines, les entrepôts et les ports du Cameroun — une énergie nouvelle, une ambition qui prend forme, cuillère après cuillère, tonne après tonne.
Mais d’où vient cette belle dynamique ? Est-ce grâce à une véritable montée en puissance industrielle, avec plus de produits transformés et mieux vendus ? Ou simplement le vent favorable des taux de change, qui rend nos exportations plus rentables en FCFA ? L’INS, prudent, ne tranche pas. Mais une chose est sûre : derrière ces chiffres, il y a du concret. Et surtout… du cacao transformé.
Le cacao, version « haut de gamme »
Si le Cameroun a longtemps été connu pour exporter ses fèves brutes, il commence aujourd’hui à jouer dans la cour des grands en transformant sur place. Depuis 2015, le pays s’est doté d’un véritable écosystème industriel autour du cacao. D’abord avec Sic Cacaos, filiale de l’illustre Barry Callebaut, qui a doublé ses capacités de broyage. Puis sont arrivés Neo Industry, Atlantic Cocoa et Africa Processing Company, toutes installées ces dernières années, toutes tournées vers l’export.
Résultat ? En 2023, ce ne sont pas moins de 73 236 tonnes de beurre, poudre ou pâte de cacao — produits raffinés, à forte valeur ajoutée — qui ont quitté les usines camerounaises pour les marchés internationaux, rapportant 153 milliards de FCFA. Et l’élan ne faiblit pas : au troisième trimestre 2024, les exportations de pâte de cacao ont généré 49,9 milliards de FCFA, soit plus de trois fois ce qu’elles rapportaient à la même période en 2023 !
On ne parle plus seulement de vendre des fèves — on parle de créer de la richesse ici, de transformer la matière première avant qu’elle ne franchisse les frontières. Et les industriels ne comptent pas s’arrêter là : Neo Industry prévoit de tripler presque sa capacité de broyage (jusqu’à 80 000 tonnes/an), tandis qu’Atlantic Cocoa vise les 64 000 tonnes par an, contre 48 000 aujourd’hui.
Une transformation qui transforme le pays
Derrière ces tonnes de pâte et ces milliards de FCFA, il y a une vision en train de se concrétiser : celle d’un Cameroun qui garde plus de valeur chez lui, qui crée des emplois qualifiés, qui investit dans l’industrie plutôt que de se contenter d’être un simple fournisseur de matières premières.
Bien sûr, il reste du chemin à parcourir — notamment pour clarifier l’origine exacte de cette croissance et renforcer la compétitivité de l’ensemble du secteur. Mais aujourd’hui, on peut le dire sans rougir : le Cameroun ne se contente plus de cultiver le cacao… il le sublime.
Et si cette tendance se confirme, les prochaines années pourraient bien voir naître une nouvelle génération d’entreprises agroalimentaires camerounaises, fières, innovantes, et capables de faire briller le drapeau national bien au-delà de nos frontières. 🍫🏭✨